Sur la même longueur d'ondes #1

Publié le par Laetitia BERANGER

 

Ma saison festivalière s'ouvre habituellement en mars avec les films asiatiques de Deauville mais cette année, j'ai innové en me rendant à Brest pour le Festival Longueurs d'Ondes... Un marathon d'un tout autre genre et surtout, une mine de découvertes audiophiles puisque ce festival est celui de la radio et de l'écoute ! Je ne vais pas retranscrire ici les 10 pages de notes reccueillies dans mon Moleskine préféré mais de mon baptême ondulatoire, je retiendrai :

 

Des séances d'écoutes en transats dans une salle des fêtes à boule à facettes (le "Café-chicorée" de Raymonde, "On air - voyage du premier au dernier souffle" admirablement bien écrit et interprété) mais aussi "Modèles... Muses d'antan, Vénus modernes" découvertes dans la douceur de cette "chambre noire" (ou plutôt bleue) tapissée d'oreillers ou l'on entre déchaussés. Plaisir de s'affaler selon son envie et le taux de remplissage plus ou moins élevé, plaisir de l'écoute collective, des regards partagés... Dans cette ambiance ouatée, écouter la presque totalité des oeuvres primées rediffusées ("J'aime pas l'école" - les 3 volets du doc sont en écoute ici, "Le coach et la chômeuse", "Manif pour tous, les préliminaires" et "Le japonais n'est pas une langue scientifique". Tour à tour amusants, sidérants et effrayants !).

 

Des tableaux à regarder et à écouter grâce à l'Exposi-Son du musée des Beaux Arts... Particulièrement marquée par la subtilité de l'ambiance sonore créé pour "Jupiter et Lo" (conservée ici à l'abri de la lumière sur la web-radio "Le frigo") et une autre création sonore donnant à entendre les pensées de  "Didon et Enée"... Moi qui suis vraiment peu sensible à la peinture, cette expérience m'a vraiment permis de l'appréhender autrement et de m'immerger bien davantage dans les oeuvres. 

 

Des enregistrements d'émissions en public tels que les truculents "Papous dans la tête" et le toujours étonnant '"Atelier du son" de Thomas Baumgartner qui recevait ce soir-là des étudiants en acousmatique (une écoute parfois éprouvante mais néanmoins intéressante ! Je suis, à ce jour, en totale "attraction-répulsion" avec la musique concrète !).

 

Le documentaire de Nicolas Philibert (réalisateur d'"Etre et avoir") "La maison de la radio" nous dévoilant ce que nos oreilles ne peuvent deviner : le regard magnétique d'Alain Veinstein, les notes manuscrites de Jean-Claude Ameisen, les invités de Rebecca Manzoni s'adonnant à leur minute de solitude, Collin et Mauduit captivés par leur invité (oscillant de la tête comme deux petits chiots sur la plage arrière d'une voiture !), des personnages hauts en couleurs comme Marie-Claude épluchant les infos et faits divers les plus sordides (un 4ème cadavre dans la Deule ! Qui c'est celui-là ?!) ou Marguerite à la fiction, sa patience, ses annecdotes (un tremblement de terre, c'est très silencieux finalement...) mais aussi cette journaliste aveugle et ses mains si rapides pianotant sur un clavier braille comme je n'en avais jamais vu.

 

Il y eut également des conférences, des tables rondes... La radio la nuit évoquée par François Zégut (selon lui : "Le jour, on entend ; la nuit, on écoute"), des paroles d'auditeurs au micro du passionnant et passionné Radio Fanch (la transmission familiale de Sarah, les carnets d'écoute de Jeanne et sa manie de cocher tout le programme radio pour la semaine, l'ébouriffant montage sonore du Transistor, etc...). Une fête d'anniversaire (Longueur d'Ondes soufflait cette année ses 10 bougies !) avec un vrai Louis Bozon et un non moins vrai métallophone pour orchestrer le jeu des 1000 euros, un bingo sonore que j'ai encore peine à digérer (à cause de Daniel Mermet, j'ai perdu l'occasion de passer une journée entière dans la maison ronde, pffff quelle idée de refuser 11 fois de se rendre à Brest !), avec enfin, la sympathique bande de "La radio cousu main" à découvrir ici sur Radio Campus.

 

Je rapporte également de la lecture : un magnifique catalogue des 10 ans du Festival (320 pages, une mine !) ainsi qu'un exemplaire de la revue "Une larme du diable" entièrement consacrée aux mondes radiophoniques et univers sonores.

 

Ce long week-end brestois, fut aussi et surtout, l'occasion de belles rencontres... J'avais bien sûr, mon fidèle Zoom H2 dans mes bagages et l'envie très forte de solliciter les festivaliers pour récolter des échantillons de leur voix. L'expérience commence avec Jacques (merveilleux compagnon de train !) et se termine avec un certain Thomas (les oreilles les plus radiophoniques reconnaitront peut-être cette singulière voix-là ;-)) En passant par Nicolas (donnant dans la photo radiophonique !) et d'autres encore cités un peu plus haut dans ce billet...

 

Des moments drôles, embarrassants, excitants... Des petites bulles d'intimité créés au coeur de cette agitation festivalière... Des confessions, des chansons, des prénoms et des voix qui me propulsent immédiatement là-bas, près de tous ces amoureux de radio... Des moments sensibles et précieux que j'ai la chance d'avoir partagé avec eux...

 

Toutes ces voix vous attendent sur mon Klepto'sons, bonne écoute et bon voyage !

Publié dans Des mots à écouter

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article