Ouverture "Mouvements d'L"...
Un nouvel espace pour partager des mots et des images... Mes "Dérobées de métro" déménagent là-bas : http://mouvementsdl.wordpress.com J'espère que vous m'y suivrez aussi !
Accro aux mots... On partage ?
Un nouvel espace pour partager des mots et des images... Mes "Dérobées de métro" déménagent là-bas : http://mouvementsdl.wordpress.com J'espère que vous m'y suivrez aussi !
Elle s'est installée un peu plus loin, devant moi. Est-ce le froid ou l'inquiétude d'un trajet méconnu qui la fait tressauter ? Ses vieilles mains peinent à glisser son ticket sous le bracelet de sa montre. Elle y parvient ; recouvre son poignet, soupire....
Elle s'engouffre dans la rame, grand sourire et téléphone à l'oreille, traverse jusqu'à la porte opposée et parle à un jeune homme sur le quai en face. Au moment où le signal de départ retentit, elle presse ses lèvres contre la vitre. Mouvement de recul...
Un homme s'assied en face de moi ; me regarde. Puis, il regarde mon carnet, me regarde de nouveau. Sourit. Il m'observe l'observer. Il sait.
Sur le quai de La Chapelle, un homme regarde à droite, regarde à gauche puis, convaincu de son isolement transforme son ticket de métro en cure-dent. Un peu plus tard, à la station Monceau, je ne peux quitter des yeux une jeune fille qui se triture l'index...
A ma droite, une ado hurle dans son téléphone portable : "Mais maman, ça va, il a seulement quatre ans et demi de plus que moi !". A ma gauche, un père à son petit garçon : "Maman m'a dit que tu as une amoureuse ?". "Oui". Silence puis petite main posée...
L'ambiance du wagon est morose ; les visages des voyageurs, fermés. Je tourne mon regard vers le quai. Un petit chien tout fou traîne son maître au bout d'une laisse. Le maître, lui, tire un gros paquet ficelé sur un skate board. Cette curieuse procession...
Mon voisin est nerveux. Il a un stylo quatre couleurs dans la main et les enclenche les unes après les autres. Ça fait des tas de petits "clik". Rouge, bleu, noir, vert. Clik-Clik-Clik, la cadence s’accélère ! La femme assise à sa gauche commence à ronger...
La femme assise en face de moi sursaute, referme son livre et s'extrait in extremis du métro tandis que la sonnerie retentit. Je n'ai hélas, pas le temps d'apercevoir le titre prometteur d'évasion lointaine, lointaine...
Je descends du métro, mon livre encore ouvert, plus que quelques pages. J’avance à l’aveugle, toute à ma lecture et me laisse porter par le courant des voyageurs en retard, des travailleurs pressés. Une voix derrière moi, la femme me dépasse « Tu fais...