De l'importance d'une bonne fin

Publié le par Laetitia BERANGER

COCHONS D'INDE
au Théâtre Hébertot

78 bis Boulevard des Batignolles
75017 PARIS

Pièce de Sébastien Thiéry
Montée par Anne Bourgeois
Avec Josiane Stoleru, Patrick Chesnais, Anna Gaylor, Sébastien THIÉRY et Partha Pratim Majumder

Jusqu'au 30 avril 2009
Le site du théâtre
Un extrait vidéo


"Alain Kraft, un nouveau riche d’une cinquantaine d’années, vient retirer de l’argent à sa banque, le CIF. Mais son compte est bloqué. Il s’énerve. D’autant plus que les portes de la banque se sont également bloquées. En effet, la direction de la « Bank of India » - qui vient de racheter le CIF – lui reproche d’avoir enfreint la loi indienne en changeant de caste.  Sa réussite dont il est si fier, est considérée comme un délit en Inde. L’arrogance du client, fait vite place à l’inquiétude et à l’angoisse, quand il comprend qu’il est pris au piège dans un univers sur lequel il n’a aucune prise. Ses certitudes et son assurance s’effritent petit à petit face à cette situation qui le dépasse. Au bord de l’hystérie, il va essayer par tous les moyens de se sortir de ce cauchemar. Corruption, menace, mensonge…

Pour résumer cette farce, qui a comme toile de fond la mondialisation, Patrick Chesnais a probablement trouvé la formule exacte : « Un boulevard kafkaïen » !"





Patrick Chesnais : mine renfrognée et petite moustache, vous voyez ? Si vous l'aimez, vous passerez un bon moment car il est vraiment au top dans le registre de l'exaspération et de la colère démonstrative ! Anna Gaylor qui tient le rôle de sa maman, m'a beaucoup fait rire également. L'absurde est poussé à son paroxysme et ça fonctionne très bien jusqu'à... la presque fin ! En effet, c'est bien dommage mais cette pièce s'achève, pour moi, sur une note franchement raplapla. La progression est stoppée net par l'arrivée d'un nouveau personnage et on quitte le registre de l'absurde pour basculer dans le grostesque. La frontière est fine mais j'ai trouvé bien dommage de l'avoir franchie dans ce dernier quart d'heure...



LA PETITE PIECE EN HAUT DE L'ESCALIER
au Théâtre du Rond-Point

Jusqu'au 15 février 2009

de Carole Fréchette, mise en scène Blandine Savetier
avec Catherine Baugué, Marie-Laure Crochant, Eve Gollac, Laurent Meininger, Amandine Pudlo

Le site tu théâtre 

"Pourquoi tu voudrais aller là? La maison est pas assez grande? Tu veux que je te fasse construire une rallonge? Qu’est-ce que t’aimerais? Un solarium tropical? Ça serait magnifique, non, à côté du grand salon 1900? Veux-tu? S’agit-il des caprices fantasques d’un personnage à l’imagination débridée, d’une faculté de voir ce que les autres ne peuvent voir ou encore d’une ingénieuse licence poétique? Une chose est sûre, Grâce, l’héroïne de cette pièce de Carole Fréchette n’est pas seule dans sa tête. Il y a même beaucoup de monde à l’intérieur de sa boîte crânienne. À commencer par Jocelyne, sa mère; Anne, sa soeur; Henri, son futur époux et quelques autres… Grâce vit dans un conte de fées depuis qu’elle a rencontré Henri. Celui-ci l’a accueillie dans son palace luxueux avec piscine, jardins, tennis, pièces spacieuses et surtout dix chambres d’amis. Cette histoire de chambres d’amis intrigue quelque peu Grâce qui se demande à quoi cela peut bien servir. Mais Henri, qui a réponse à presque tout, lui dit que c’est comme avec le cerveau humain, «Il faut laisser la pensée circuler». Et d’ajouter: «Bientôt, tu vas te trouver à l’étroit». Comme pour lui donner raison Grâce découvre en haut d’un escalier dérobé, une pièce qu’elle n’a pas encore visitée. Henri lui fait promettre de ne jamais y entrer. Puis en plaisantant, il se compare à Barbe Bleue. Grâce n’a plus qu’une idée en tête, découvrir ce qui se cache dans cette pièce interdite."


La première moitié m'a enchantée. Tous ces morceaux d'escaliers, le contraste entre leur blancheur et le noir du fond de scène. Les déplacements très gracieux de l'héroïne, mi-princesse/mi-ballerine sur les marches. Tout ceci était vraiment d'une esthétique saisissante. Certes, il y avait quand même cette tendance à sur-articuler le texte dont je ne suis pas fan et ces ruptures de langage pas toujours heureuses mais bon, dans le cadre d'une modernisation du conte, pourquoi pas. Seulement voilà, vient le moment où l'on bascule dans une psychanalyse approximative et où
l'on voit apparaître une série de clichés du théâtre contemporain. Mise à nue inutile de la comédienne principale, apparition de comédiens affublés de têtes d'animaux, répliques lancées au milieu du public... Euh oui, tout ça pour ça ?!

Publié dans Les mots en scène

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