Lectures mars 2006

Publié le par Laëtitia BERANGER

Breat EASTON ELLIS - Lunar Park

J'ai mis une éternité à finir ce livre, pourtant élu "Meilleur livre de l'année 2005" par le magazine "LIRE". Et quelle déception ! Les évènements "surnaturels" arrivent au compte-goutte (quelques passages et idées originales auraient pu être beaucoup mieux amenés et décrits) et le reste du temps on s'ennuie ferme avec les questions existentielles de l'auteur. Cela ressemble juste à un mauvais Stephen King...

Dans Lunar Park, Bret Easton Ellis, enfant terrible des lettres américaines, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d'Elsinore Lane est hantée, que le spectre de son père mort et peut-être aussi Patrick Bateman, le tueur d'American Psycho, que la moquette « pousse » dans la salle de séjour, qu'un cœur bat sous « la peau » d'un oiseau en peluche appelé Terby, que les femmes autour de lui ne verront jamais ces apparitions surnaturelles, que son fils sait où sont allés les garçons qui disparaissent mystérieusement, qu'il doit retrouver la simplicité des phrases qu'il écrivait dans son premier roman, qu'un massacre des innocents d'un genre nouveau est en cours, qu'une seconde chance lui est donnée, que Lunar Park sera son dernier roman.

 

 

 

Eric NEUHOFF - Les hanches de Laëtitia

Un tel titre ne pouvait me laisser indifférente ! Lecture sympathique qui nous fait partager les aventures de ces adolescents tous (ou presque !) béats d'admiration devant la fameuse Laëtitia... Une histoire qui sonne vrai et nous ramène à cette période faite de priorités si différentes !

 

Deux ans de perdus ? A vingt ans, Neuhoff est encore un adolescent. Il raconte ses deux premières années d'études, lui qui fait semblant de préparer Normale, ses copains, qui redoublent leur Droit, et les filles, qu'ils ne savent pas comment approcher. Une bande de potes un peu fade, aux années de débauche pas vraiment tranchantes.

Philippe DELERM - La sieste assassinée

Ce livre est un régal d'un bout à l'autre... Dans mes préférés : "Le oui oui au coiffeur" (extrait ci-dessous), "Les petites vieilles du jackpot", "Donner sa place dans le métro", etc... Les titres sont déjà évocateurs, vous ne trouvez pas ?! Des petites perles du quotidien à savourer sans modération...

La sieste assassinée

 

 

"Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est approché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court, chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un "c'est parfait" qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça."

Quelques courts textes, pleins d'humour, qui sont autant de petites madeleines, tantôt venues de la mémoire de l'enfance, tantôt contemporaines, et saisies à la surface du temps.

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P
Tiens, voilà qui me rappelle La première gorgée de bière... Delerm excelle dans l'évocation de ces petits riens qui font notre vie, si drôle, si triste, si quotidienne... Un style d'enfant qui s'émerveille !
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